Chant: Basse: Guitare: Guitare: Batterie: |
Bruce
Dickinson Steve Harris Dave Murray Janick Gers Nicko McBrain |
Sortie |
1 octobre 1990 |
Titre |
1. Tail Gunner (Harris/Dickinson) |
2. Holy Smoke (Harris/Dickinson) |
3. No Prayer For The Dying (Harris) |
4. Public Enema Number One (Murray/Dickinson) |
5. Fates Warning (Murray/Harris) |
6. The Assassin (Harris) |
7. Run Silent Run Deep (Harris) |
8. Hooks In You (Dickinson/Smith) |
9. Bring Your Daughter .... To The Slaughter (Dickinson) |
10. Mother Russia (Harris) |
La première chose que l'on peut dire au sujet de No Prayer For The Dying est qu'il marque le départ de Adrian Smith et son remplacement par Janick Gers. C'était plutôt triste de voir Smith s'en aller, à la fois pour ses talents de guitariste et pour ses compositions. Mais le spectacle doit continuer, et c'est exactement ce qu'il fait.
De nombreux fans détestent cet album et je comprend leurs raisons. A de rares exceptions près, les compositions ne sont pas aussi bonne qu'avant et les paroles manquent de la profondeur caractéristique que l'on trouve normalement chez Maiden. La qualité du son est excellente (l'album fut enregistré en numérique), mais la plupart des morceaux n'ont pas ce petit quelque chose qui crée cette atmosphère si typique de Maiden.
De plus, Dickinson semble expérimenter un style de chant assez différent, plus rauque et plus rugueux. Ce n'est pas vraiment une mauvaise chose en elle-même, mais je préfère quand-même le style clair et puissant auquel il nous avait habitués.
J'aimerais insister sur le point que cet album n'est pas mauvais!. Il n'atteint pas le niveau des grands classiques de l'âge d'or du groupe, mais il comporte quand-même d'excellents morceaux. Toutefois je ne le recommanderais pas comme introduction à Iron Maiden pour les non-initiés. Il faut être déjà familier avec leurs grands albums pour pouvoir vraiment apprécier celui-ci.
Nombreux sont ceux qui croient que Maiden a laissé tomber les synthés sur cet album. Détrompez-vous, ils sont toujours présents sur quelques morceaux, bien qu'il faille une bonne paire d'enceintes ou de bons écouteurs pour les entendre. Essayez No Prayer For The Dying, Fates Warning, et Mother Russia.
L'illustration ci-dessus est celle de la pochette de la
nouvelle version remasterisée de l'album de 1998. Les commentaires de Bruce
Dickinson sont tirés d'une interview qu'il a donné peu de temps après la sortie
de l'album (merci à
Antonis Mix de me l'avoir
fait remarquer).
Tailgunner (Harris, Dickinson)
(paroles)
Dans la grande tradition des chansons guerrières de Maiden, Tailgunner nous ramène une fois de plus dans le ciel de la seconde guerre mondiale. Du point de vue des paroles, la chanson est très proche de Aces High, à ceci près que ce morceau comporte un élément subtil d'ironie anti-guerre qui était absent de Aces High.
Certains ont suggéré que Tailgunner ne parlait pas vraiment de guerre, mais était en fait une chanson sur l'homosexualité. Ceux-là feraient bien de ré-écouter les paroles. Elles sont aussi claires et sans ambiguité que possible. Il est totalement invraisemblable que ces paroles veuillent dire autre chose que ce qu'elles disent -- toute autre interprétation n'est que pure fantaisie. Une rumeur a également couru que le titre venait d'un film de cul. Vrai ou faux, ça n'a rien à voir avec la chanson elle-même.
La première fois que je l'ai entendu, j'ai détesté ce morceau. La musique crée une atmosphère un peu trop "joyeuse" qui ne correspond pas du tout aux paroles. Après plusieurs écoutes, j'ai fini par m'y habituer, mais je n'irai pas jusqu'à dire que c'est un excellent morceau.
Le titre vient d'un film porno sur la sodomie, puis je me suis dit, quand-même je peux pas écrire des paroles là-dessus! Alors je les ai écrites sur les vrais mitrailleurs de queue. J'avais déjà des paroles commençant par 'Trace your way back fifty years, to the glow of Dresden, blood and tears'. Je sais qu'on ne devrait pas parler de la guerre mais c'est sur l'attitude qui mène à bombarder les gens. C'était vraiment la mort en plein ciel à l'époque. Mais il n'y a plus de mitrailleurs de queue de nos jours, tout se fait par ordinateur avec des missiles. Au moins c'était d'homme_à-homme, mais maintenant c'est machine-contre-machine. Qui utilise des balles de nos jours?
- Bruce Dickinson
Holy Smoke (Harris, Dickinson)
(paroles)
Holy Smoke est une chanson qui se moque de la religion dans la même veine que Leper Messiah et The God That Failed de Metallica. Elle se concentre sur la cupidité et l'hypocrisie des prédicateurs-télé, et les paroles sont assez acerbes et intelligentes.
I've lived in filth, I've lived in sin
And I still smell cleaner than the shit you're in
J'ai vécu dans la crasse, jai vécu dans le péché
Et je sens pourtant meilleur que la merde dans laquelle vous êtes
Malheureusement, les paroles ne suffisent pas pour compenser la médiocrité de la musique. Il lui manque ce je-ne-sais-quoi typique de Maiden. Je ne pense pas qu'Iron Maiden soit bien à l'aise avec les sujets politiques ou contemporains -- sa force réside plutôt dans les sujets touchant à l'Histoire, au cinéma ou à la littérature.
Ça parle des prédicateurs-télé et de des divers mensonges qu'ils racontent, et j'ai juste eu cette image de tous ces fours dans les camps de la mort avec les pieds de ces prédicateurs qui en sortaient et cette sainte fumée qui s'élevait.
- Bruce Dickinson
No Prayer For The Dying (Harris)
(paroles)
Ce morceau très introspectif combine habilement des vers plutôt acoustiques avec un refrain très puissant, ainsi qu'une bonne partie instrumentale. Le sujet concerne la question devenue familière du sens de la vie, bien qu'aucun semblant de réponse n'apparaisse. On y trouve un appel inhabituel à Dieu dans l'espoir d'une réponse. Je me demande en quoi le titre fait référence aux paroles. En tout cas, c'est un très bon morceau, probablement le meilleur de l'album.
Les paroles de cette chanson sont de Steve et, en ce qui me concerne, elle comporte la meilleure ligne de chant de l'album - celle que je préfère, bien qu'il ne s'agisse que de deux phrases. C'est l'un des meilleurs morceaux du style 'intro en douceur' que j'ai jamais fait chez Maiden et j'adore la ligne mélodique.
- Bruce Dickinson
Public Enema Number One (Murray, Dickinson)
(paroles)
Public Enema Number One est encore une chanson politique qui semble mettre en avant l'enema (équipement pour un lavage rectal) que le public subit de la part des dirigeants de la planête. Bien qu'il parle de politique, ce morceau est encore plus acerbe que Holy Smoke, avec des solos de guitare assez percutants bien que trop courts à mon goût. C'est l'un des meilleurs morceau de l'album.
En fait, ça parle des écolos hypocrites. C'est un type qui a sa super bagnole et qui quitte la ville en laissant derrière lui un nuage de fumée, et laissant les enfants pleurer de peur. Il a son aller simple vers la sortie. Salut, à plus. Comme il en a les moyens, il laisse derrière lui tous les autres, et dans les villes il y a surpopulation, des flingues et des émeutes, et on a l'impression que tout va péter. Les politiciens se contentent de mentir pour sauver leur peau, ils espèrent sans trop y croire qu'ils font faire ce qu'il faut et ils donnent des boucs-émissaires à la presse. Le tout est inspiré d'un croisement entre New York et Los Angeles, et j'espère que les gamins d'aujourd'hui ont plus de jugeote que les restes complètement grillés des générations des années 60 et 70... La Californie qui rêve pendant que la planête meurt en hurlant! Voilà de quoi ça parle, des gens qui parlent de l'environnement mais qui ne font absolument rien.
- Bruce Dickinson
Fates Warning (Murray, Harris)
(paroles)
Fates Warning est un morceau assez standard qui parle du fait que nul n'échappe à son destin. Le meilleur moment du morceau est la partie instrumentale avec les solos de guitare. A ma connaissance, Fates Warning n'a jamais été joué en concert.
Encore des paroles de Steve. Celle-là parle de ce sentiment de sécurité alors que la vie de chacun ne tient qu'à un fil. On peut mourir à tout instant et qui pourquoi ou comment?
- Bruce Dickinson
The Assassin (Harris)
(paroles)
Les paroles de ce morceau sont réminiscentes de Killers et décrivent les pensées d'un tueur à gages alors qu'il se prépare à assassiner sa victime. La musique crée une excellente atmosphère à la James Bond, mais n'atteint jamais de sommets.
Là on essaie de se mettre à la place d'un tueur à gages. Il ne fait pas ça pour l'argent mais parce qu'il aime ça, il est relax, calculateur, froid et sadique. Ce sont encore des paroles de Steve.
- Bruce Dickinson
Run Silent Run Deep (Harris, Dickinson)
(paroles)
Tiré du roman de Edward L. Beach et du film avec Clark Gable et Burt Lancaster, ce morceau parle de la guerre sous-marine dans le Pacifique pendant la seconde guerre mondiale. Je l'aime bien car il recrée parfaitement l'atmosphère du film avec tout son suspense.
Ce sont des paroles que j'avais écrites pour l'album 'Somewhere In Time'. Ce morceau ne s'y est pas retrouvé, mais j'avais gardé les paroles et quand Steve s'est ramené avec une mélodie je lui ai dit: 'Tu sais ce qui collerait parfaitement? - ces paroles'. C'est une chanson sur les sous-marins, en fait la première chanson sur les sous-marins. 'Dive, Dive, Dive' est venu plus tard. C'est une version un peu plus sérieuse. Le titre vient de l'un de mes films de guerre préférés. On utilise pas mal de titres de films et de livres parce qu'ils sont pour nous une bonne source d'inspiration. De toutes façons, les livres se retrouvent souvent adaptés en films! Ça parle de l'homme étant un loup pour l'homme, de ce monde sans pitié de vie ou de mort qu'était la mer pendant la seconde guerre mondiale, et c'était tout aussi dur pour ceux qui étaient en-dessous que pour ceux qui se trouvaient à la surface. Tous se retrouvaient jetés dans ce combat sans pité. Et la mer n'avait pas de pitié non plus.
- Bruce Dickinson
Hooks In You (Dickinson, Smith)
(paroles)
Hooks In You represente la dernière contribution d'Adrian Smith pour Iron Maiden. Certains pensent que ce morceau est la suite de la saga de Charlotte The Harlot, la preuve en étant avec la référence au "numéro 22". Tout comme Charlotte the Harlot et 22, Acacia Avenue, cette chanson évoque une relation avec une femme qui est incapable de rendre l'amour qu'on lui porte. Cependant, l'atmosphère de ce morceau est très différente de celle des autre morceaux et semble presque joyeuse. C'est à cause de ça que je ne la considère pas comme faisant partie de la série des "Charlotte".
'Hooks In You' est un morceau plutôt malicieux. Moi et Paddy on est allé voir cette maison à vendre et elle était habitée avant par trois homosexuels hommes. On a visité et il y avait ces grosses poutres, et apparemment l'un d'entre eux donnait dans le sado/maso ou un truc du genre, et dans l'une des pièces il y avait ces énormes crochets industriels vissés dans les poutres. Je me suis mis à imaginer ce à quoi ils auraient pu servir. Je suis rentré à la maison et j'ai écrit 'Hooks In You' avec la phrase 'All the hooks in the ceiling, that well hung feeling'. Je ne pouvais pas l'écrire au sujet des homos, mais qu'est-ce qui se passerait si vous alliez chez M. et Mme Tout-Le-Monde et que vous trouviez ces crochets au plafond? Qu'est-ce qu'ILS font avec? (Est-ce que Bruce a acheté la maison?) Non, on ne l'a pas achetée! À la fin de la chanson, le gars croit que sa femme l'a trompé et il la fait couler dans le béton des fondations.
- Bruce Dickinson
Bring Your Daughter...To The Slaughter (Dickinson)
(paroles)
La version originale de ce morceau fut écrite par Bruce Dickinson pour la bande originale du film Les Griffes de la Nuit 5 et comporte Janick Gers à la guitare avant qu'il n'ait rejoint Iron Maiden. D'après le Iron Maiden FAQ, la chanson s'inspire du poème To His Coy Mistress (A sa Maîtresse Faussement Timide) de Andrew Marvell (1621-1678). Après avoir lu le poème plusieurs fois, je suis assez sceptique quant à sa relation avec la chanson. To His Coy Mistress est un poème romantique dans lequel le poète urge sa belle à abandonner sa fausse timidité. D'un autre côté , la chanson semble assez crûe et 'slaughter' (massacre) n'est peut-être qu'une métaphore d'ordre sexuel. On peut peut-être établir un très distant parallèle, mais on ne retrouve pas dans la chanson la profondeur et l'introspection du poème. Cependant, le morceau est plutôt bon d'un point de vue musical, notamment la partie instrumentale et les solos de guitare. Il a été joué en concert jusqu'au départ de Bruce Dickinson. Mais, pris au premier degré, je suis assez choqué par le titre et le sujet apparent de cette chanson. J'ai une fille et ce genre de choses ne m'intéresse pas.
Là j'ai essayé de résumer ce que je croyais être la signification véritable des films 'Nightmare On Elm Street' [Les Griffes De La Nuit], et c'est en fait la peur des adolescentes des douleurs menstruelles. C'est du moins ce que je crois en fait. Quand une jeune fille a ses rêgles les premières fois, elle saigne surtout la nuit, et donc elle a peur de s'endormir et s'est un passage assez terrifiant pour elle, et sexuellement aussi, et 'Nightmare On Elm Street' joue sur cette peur. Le véritable carnage dans les films de Freddie est quand elle perd sa virginité. C'est cette pensée plutôt lugubre qui se trouve derrière tout ça, mais c'est ce qui rend ce genre de films terrifiant.
- Bruce Dickinson
Mother Russia (Harris)
(paroles)
Mother Russia est un hommage à la Russie et au peuple Russe, qui s'inspire de la chute du communisme soviétique. C'est le morceau épique de l'album dans la grande tradition de Steve Harris. Il n'est pas du même niveau que Phantom Of The Opera ou Rime Of The Ancient Mariner, mais c'est quand-même un très bon morceau. On entend bien les synthés sur celui-ci et tous ceux qui croient qu'il n'y a pas de synthés sur l'album feraient mieux de le ré-écouter.
'Mother Russia' parle de la tragédie d'un grand pays qui a une histoire incroyable de dictatures et de massacres, et ça pendant des siècles, et la chanson dit: ce serait bien si la Russie pouvait enfin se débrouiller et vivre en paix.
- Bruce Dickinson